Gérard Schlosser

Figuration narrative. C’est sûr qu’il en raconte des histoires ! Il les narre en peinture. Et en partie, petit bout par petit bout (de sein souvent). Incombe au spectateur de décoder la scène, avec des bribes d’images – une main, une jambe, un sein... une épaule. Et dans les titres, des extraits de dialogues sont parsemés tels des indices. « Il l’a toujours été » lance-t-il. Quoi donc ? Son joli minois ? Quoique, en se fiant à l’image, c’est certainement autre chose…

Comme le ferait un cinéaste, Gérard Schlosser écrit un story-board. Point d’étonnement quand Alain Jouffroy parle de « cinéma immobile » pour décrire son œuvre. Ses peintures sont comme des instants suspendus dans le temps. Et immortalisent un moment de la vie quotidienne. Dolce vita. Ou carpe diem… De belles femmes qui se prélassent, à demi-nues, allongées dans l’herbe. On aimerait les rejoindre dans ces paysages paisibles. Vite, avant que la séduisante anonyme ne se retourne et cache ce bout de sein que l’on ne saurait que trop voir.

Puis, en 2012 , Gérard Schlosser est devenu plus voyou. Ou disons, voyeur. Il met de côté les habituels formats carrés qu’il remplace par des trous de serrure. Oh, le coquin ! Voilà qu’il nous embarque, bon gré mal gré, dans cette affaire de voyeurisme. Quelle imposture. Entre gêne et curiosité, on est happé à regarder, à leur insu, ces jolies femmes dans leur intimité.

Alors délectons-nous, et ouvrons cette porte pour voir ce qu’il se passe de l’autre côté. Gérard Schlosser raconte si bien les histoires.

Né en 1931, Gérard Schlosser est orfèvre de formation et se tourne vers la peinture dans les années 1950.

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