Galerie d’art Vieux Lyon : Un concept Gallery & Shop rue Saint-Jean

Après avoir ouvert sa galerie au 60 rue Auguste Comte en 2015, Claude Petitjean se lance aujourd’hui dans une nouvelle aventure et part cette fois-ci à l’assaut de la Saône avec un lieu hybride, à mi-chemin entre la galerie d’art Vieux Lyon et le concept store.

L’idée ? Rendre l’art accessible à tous, et proposer aussi bien des tableaux originaux, sculptures et oeuvres en série limitée et signées au collectionneur, que des chocolats Pop Art aux touristes de passage ou des stickers et produits Supreme aux jeunes accros au street art et à la culture urbaine.

Bienvenue dans un lieu immersif où l’art est roi !

Quand l’art descend dans la rue pour atteindre le plus grand nombre

"Si le commerce colle mon art sur un t-shirt pour permettre à un gamin qui n’a pas les moyens de dépenser 30 000$ dans une peinture et de l’acheter, alors ça me convient parfaitement”, disait Keith Harring dans les années 80.

Contrairement à Pierre Bourdieu, pour qui “la pratique culturelle sert à différencier les classes et les fractions de classe, à justifier la domination des unes par les autres”, le street artist avait senti la révolution qui s’annonçait : celle d’un art décloisonné, qui s’inviterait dans la culture mainstream et trouverait un chemin jusqu’aux consommateurs pour s’adresser à tous.

Et, de fait, aujourd’hui, on trouve des boîtes de bonbons Andy Warhol reprenant la banane qu’il avait dessinée pour la pochette d’album du Velvet Underground, des t-shirts Kaws Uniqlo, des tote bags ou encore des mugs Basquiat, tandis que les oeuvres du street artist Banksy se vendent des millions aux enchères.

Si l’art descend dans la rue et que la rue s’incruste dans les galeries, il était donc tout à fait logique qu’un concept Gallery & Shop tel que celui imaginé par Claude Petitjean s’invite rue Saint-Jean, en plein coeur du quartier historique du Vieux Lyon dans le 5ème arrondissement, là où se mêlent différentes classes, mais également différentes générations dans une joyeuse agitation.

Entre la galerie d’art et le concept store

A l’origine de cette nouvelle boutique se trouve la volonté de son propriétaire de défendre l’art sous toutes ses formes et à tous les prix, tout en conservant l’exigence et la passion qui le caractérisent.

Quand il pénètre dans le Gallery & Shop Petitjean, le visiteur découvre ainsi un tableau de Combas ou une oeuvre Astérix d’Eric Liot aux murs, des sculptures de Jeff Koons dans une vitrine, ou encore un robot siglé Louis Vuitton et des pièces de Janklo aux côtés de tables et présentoirs proposant des t-shirts, peluches ou figurines en édition limitée Kaws, des livres d’art pointus ou encore des assiettes, mugs et bougies Keith Harring et Jean-Michel Basquiat.

Chaque oeuvre, chaque objet est mis en valeur comme dans un écrin, et le visiteur pourra régulièrement trouver des nouveautés sur les étagères.

C’est un lieu hétéroclite, un concept store dont le positionnement est celui d’une galerie d’art, avec des prix allant de 5 € pour un sticker Supreme à 25 000 € pour une sculpture de Pasqua. Le geek y trouvera des figurines manga en résine, le passionné de sneakers une édition limitée Jean-Paul Gaultier/Supreme/Vans, de Daniel Arsham ou encore de Yeezy, les collectionneurs de tous bords des éditions limitées, comme des missiles de Rémy Aillaud...

Adepte du less is more, Claude Petitjean préfère proposer une sélection restreinte et variée, présentée au sein d’un cadre chic et élégant, épuré mais chaleureux.

Et à ceux qui pensent que l’art s’admire et ne se mange, ne se porte pas, il propose l’invention d’un terme, le “miam art”, dont la gourmandise et la générosité vient faire un pied de nez aux esprits élitistes et chagrins.

"If the businessmen drink my blood/Like the kids in art school said they would/Then I guess I'll just begin again”, chantait Arcade Fire il y a quelques années avec l’énergie et la fougue de ceux qui n’ont pas peur de se lancer dans des expériences nouvelles et d’aller là où on ne les attend pas. “Si les hommes d’affaires buvaient mon sang/Comme les gosses en école d’art me l’avaient dit/Je pense que je repartirais de zéro”.

Pas d’inquiétude de ce côté-là cependant : Claude Petitjean, qui a déjà posé ses valises auparavant à Saint-Tropez, Aix-en-Provence, Lourmarin ou l’Isle sur la Sorgue, continue de fonctionner à l’instinct, en faisant fi des clivages.

“Ma soif est perpétuelle”, dit-il. “Je m’envoie de grandes rasades de « less is more » ou de profusionnel c’est selon. Buvons un coup buvons en deux à la santé des amoureux de l’autrement”.

Une manière de porter un toast à l’Art sous toutes ses formes, autant qu’à ceux qui le font vivre en l’aimant par-delà les frontières qui, trop souvent, nous séparent.

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